1. Définition et spécificités de la mémoire à court terme
La mémoire à court terme (MCT), parfois confondue avec la mémoire de travail (MDT), désigne la capacité à retenir temporairement une quantité limitée d’informations (environ 4 à 7 éléments chez l’adulte). Elle est essentielle pour des tâches quotidiennes comme se rappeler un numéro de téléphone ou suivre une conversation.
- Mémoire de travail (MDT) : extension fonctionnelle de la MCT, incluant le maintien et la manipulation active de l’information.
- Capacité limitée et relativement stable : les études montrent qu’elle ne varie pas énormément d’un individu à l’autre sans entraînement ciblé.
2. Programmes d’entraînement cognitif
Plusieurs méthodes ont été développées pour « entraîner » la mémoire à court terme ou la mémoire de travail :
- Jeux d’empilement, séquences et n-back
- Ex : tâches “n-back” où le participant doit se souvenir d’un élément présenté n étapes auparavant.
- Objectif : renforcer la capacité de maintien et de manipulation des informations.
- Applications et logiciels de brain training
- Lumosity, Cogmed, BrainHQ, Peak…
- Proposent des exercices variés visant la mémoire, l’attention et la vitesse de traitement.
- Techniques mnémotechniques
- Chunking (regrouper les éléments), visualisation, répétition espacée.
- Elles ne « changent » pas la capacité brute, mais permettent d’optimiser l’utilisation de la mémoire à court terme.
3. Efficacité réelle : résultats scientifiques
a) Améliorations spécifiques (near transfer)
- Les études montrent une amélioration sur les tâches similaires à celles pratiquées :
- Par exemple, les participants à des exercices n-back deviennent meilleurs sur les tests n-back.
- Effet robuste mais limité au contexte de l’entraînement.
b) Généralisation (far transfer)
- Preuves limitées que l’entraînement améliore la mémoire dans la vie quotidienne ou dans des tâches différentes :
- Meta-analyses (Klingberg, 2010 ; Melby-Lervåg & Hulme, 2013) :
- Les gains sont faibles ou non significatifs pour les performances générales de mémoire ou d’attention.
- Meta-analyses (Klingberg, 2010 ; Melby-Lervåg & Hulme, 2013) :
- Certaines exceptions :
- Enfants avec troubles de l’attention ou adultes âgés peuvent montrer des améliorations fonctionnelles plus larges, mais pas systématiquement.
c) Limites et biais
- Effets souvent de courte durée : les gains peuvent s’estomper après quelques mois sans pratique.
- Motivation et engagement influencent fortement les résultats.
- Les études sponsorisées par les applications de brain training tendent à surévaluer les effets.
4. Synthèse critique
| Aspect | Résultat scientifique |
|---|---|
| Gains sur tâches entraînées | Oui, significatifs |
| Généralisation à d’autres tâches cognitives | Limité, faible ou incertain |
| Durée des gains | Courts termes si pas de pratique continue |
| Populations les plus réceptives | Enfants avec TDAH, personnes âgées, sujets avec déficits cognitifs |
Conclusion : Il est possible d’améliorer la mémoire à court terme dans le cadre d’exercices spécifiques, mais les programmes actuels ne permettent pas de transformer radicalement la capacité de mémoire générale ni d’améliorer de façon durable la mémoire quotidienne chez les adultes en bonne santé. Les méthodes mnémotechniques restent souvent plus efficaces pour un usage pratique immédiat.
