« Je ne pensais plus que ça m’arriverait. »
« Après mon divorce à 58 ans, j’avais fermé la porte à l’amour. J’étais fatiguée. J’avais élevé mes enfants, j’avais connu la passion, les déceptions, les silences, les efforts qui ne suffisent plus. J’avais envie de paix, de solitude choisie. Et puis, j’ai appris à m’aimer, à me reconstruire. J’ai repris la randonnée, j’ai voyagé seule, j’ai même adopté un chat.
Un jour, un ami m’a proposé de l’accompagner à un atelier de lecture dans une médiathèque. J’y suis allée sans attendre quoi que ce soit. Et là, j’ai rencontré Alain.
Il avait cette douceur dans le regard, une voix calme, une manière d’écouter qui m’a bouleversée. Il ne cherchait pas à séduire, il était simplement là, vrai. Nous avons commencé à nous voir, à lire ensemble, à marcher côte à côte. Rien de spectaculaire. Pas de feu d’artifice. Juste quelque chose de vrai, de simple, de profond.
Aujourd’hui, cela fait trois ans que nous partageons nos vies. Nous ne vivons pas ensemble — chacun a son espace — mais nous nous retrouvons presque tous les jours. Il me fait rire, il me regarde encore comme une femme, pas juste comme une ‘mamie’. Et je me sens vivante.
Je ne dirais pas que c’est le même amour qu’à 30 ans. C’est mieux. Il n’y a plus de jeux, plus de peurs inutiles. On sait ce qu’on veut, et surtout, ce qu’on ne veut plus. On savoure le présent, on s’accepte avec nos rides, nos douleurs, nos histoires. L’amour à 65 ans, c’est un cadeau inattendu. Et je le vis comme un miracle. »
