« Je croyais que les applis, c’était pour les jeunes… »
« Quand mon fils m’a installé une application de rencontres sur ma tablette, j’ai ri. J’ai dit : ‘Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça à mon âge ?’ Il m’a répondu : ‘Tu veux rester seul encore dix ans ? T’as rien à perdre.’ Il avait raison.
Alors j’ai mis une photo de moi, pas trop retouchée. J’ai écrit deux lignes simples : ‘Veuf depuis quelques années. Amateur de jazz, de vélo, et de cuisine maison. Cherche une complice de vie, pas une aventure.’
Je ne m’attendais pas à grand-chose. Mais après quelques échanges polis, j’ai reçu un message d’une certaine Élise, 64 ans. Elle avait l’air vive, drôle, un peu piquante. Elle m’a dit : ‘J’ai aimé ton profil. Surtout le mot complice. Ça court pas les rues, ça.’
On a commencé à discuter tous les jours. Ce n’était pas de la séduction au sens classique. Plutôt des confidences, des fous rires, des silences aussi. Elle m’a parlé de ses petits-enfants, de ses lectures, de son envie de refaire de la voile. Moi, je lui ai parlé de ma femme décédée, sans gêne. Elle m’a écouté, sans détourner le regard.
On s’est rencontrés dans un café à mi-chemin. Je me souviens que j’étais nerveux comme un adolescent. Quand je l’ai vue, j’ai su que ce n’était pas juste une rencontre. C’était un tournant.
Cela fait un an maintenant. On vit chacun chez soi, mais on passe les week-ends ensemble. On a voyagé en Bretagne, on cuisine à quatre mains, on s’apprend mutuellement des choses. Elle m’a redonné goût à la vie, sans me demander d’oublier mon passé.
L’amour après 60 ans, ce n’est pas une copie du passé. C’est autre chose : plus vrai, plus tendre, plus libre. Et oui, parfois, ça commence par un clic. »
