Je me lève à 7h15, pas parce que je veux, mais parce que mon cerveau est un tyran et que mon réveil est son complice. Je regarde le plafond, les fissures dans le plâtre, et je me demande pourquoi tout le monde prétend que la vie a un sens. Même les oiseaux ont l’air plus perdus que moi.
Au travail, je souris. Pas un vrai sourire, mais ce sourire en plastique que les humains utilisent pour dire « je suis normal ». Normal. Comme si ce mot avait un poids quelconque. Je tape sur mon clavier, je réponds aux emails, et je fais semblant de comprendre ce que je fais. Parce que si je m’avouais que je n’ai aucune idée, je crois que je pleurerais au milieu de l’open space.
À midi, je mange seul. Pas parce que je n’ai pas d’amis, mais parce que la conversation humaine me fatigue plus que la solitude. Les gens parlent de séries, de voyages, de bouffe. Moi, je pense à comment je pourrais disparaître pendant une semaine et que personne ne le remarquerait.
Le soir, je rentre chez moi, et la maison est silencieuse. Trop silencieuse. Je m’effondre sur le canapé, Netflix en fond, pas pour regarder, mais pour sentir qu’il y a quelque chose qui bouge à l’écran. Je pense à toutes ces vies que je ne mène pas, à toutes ces versions de moi que je n’ai jamais eu le courage d’être. Et puis je bois. Pas pour oublier, mais pour rendre la nuit un peu plus tolérable.
Et juste avant de dormir, je me demande : pourquoi personne ne comprend que le vrai drame de la vie, ce n’est pas la mort, ce n’est pas la douleur, c’est ce vide silencieux qui reste quand on réalise qu’on doit continuer malgré tout ?
Alors je ferme les yeux. Et je me raconte que demain, peut-être, sera différent. Mais je sais déjà que ce sera exactement pareil. Et c’est ça, le quotidien que personne ne comprend.
La morale, c’est plutôt :
« Personne ne comprend vraiment ton quotidien, et c’est normal. La vie, ce n’est pas les grandes victoires ou les moments instagrammables : c’est supporter le vide, la fatigue, et continuer malgré tout. Accepter ça, c’est commencer à être honnête avec soi-même. »
En gros, la leçon, c’est que la vie est souvent médiocre, ennuyeuse et solitaire… et qu’accepter cette réalité brutale est le premier pas pour ne plus se tromper sur ce qui compte vraiment.
Guido SAVERIO
