Personne ne sait. Sérieusement, personne. Tout le monde voit l’homme qui sourit, qui plaisante, qui semble gérer sa vie avec un semblant de sérénité. Mais la vérité, c’est que mes journées ressemblent plus souvent à une série de batailles invisibles que je perds régulièrement.
Le matin, je me réveille avec cette voix dans ma tête qui me rappelle tout ce que je n’ai pas fait hier et tout ce que je vais probablement rater aujourd’hui. Je prends mon café, je regarde mon écran, je fais semblant d’être productif, alors qu’en réalité, je passe la moitié de mon temps à me demander pourquoi je me mets autant de pression pour quelque chose qui, objectivement, n’a pas d’importance.
Personne ne voit les moments où je me sens totalement dépassé par la vie, ces minutes où l’air devient soudainement trop lourd et où respirer semble un effort surhumain. Personne ne voit les textos que je n’envoie pas, les appels que j’évite, les gens que j’évite parce que je n’ai pas l’énergie de prétendre que tout va bien.
Et puis, il y a ce moment de culpabilité, toujours, où je me demande pourquoi je ne peux pas être “comme tout le monde”. Pourquoi je n’arrive pas à profiter simplement de ma vie, pourquoi je dois toujours sentir ce poids, ce vide, ce doute. Et là, assis dans mon silence, je me rends compte que personne n’a jamais partagé ces pensées avec moi non plus. Que tout le monde porte son propre chaos en secret.
Alors je souris. Parce que c’est ce que la société attend de moi. Et je continue. Parce que c’est ce que je dois faire pour survivre. Mais chaque jour, je me rappelle une chose essentielle : il est normal que tout soit merdique parfois. Il est normal que personne ne sache. Et c’est justement dans ce chaos silencieux que je trouve, étrangement, un peu de liberté.
La moralité de cette histoire pourrait se résumer ainsi :
Personne ne vit une vie parfaite, même ceux qui semblent « avoir tout ». La vulnérabilité, la confusion et le doute sont normaux, et reconnaître cette réalité nous libère de la pression de la perfection.
En gros : tu n’as pas besoin de tout cacher, et accepter ton chaos intérieur est déjà un pas vers une vie plus honnête et plus légère.
Guido SAVERIO
