À 65 ans, quand tout le monde lui disait de se poser, Guido a décidé de se relever. Il a repris la vieille maison familiale, sauvage et à l’abandon, pour en faire un havre de paix vibrant : potager, fruitiers, bricolage… mais aussi un atelier d’écriture où il transforme ses 40 ans de vie et de savoir en livres et méthodes pratiques. Parce qu’à 65 ans, il n’a pas choisi la retraite. Il a choisi le redémarrage.
Guido, 65 Ans, Et La Maison Qui Dit Encore Oui
Guido avait 65 ans. L’âge où tout le monde t’offre des chaussons en guise de cadeau d’anniversaire, et où le monde te regarde comme si tu n’avais plus qu’à compter les jours en attendant la fin de saison. Mais Guido, lui, il avait un autre plan : reprendre la maison de ses parents.
Une vieille baraque en pierre, un peu cabossée, avec des murs qui se souvenaient encore des rires d’autrefois. Un terrain immense, en friche, comme laissé à l’abandon par les années. Beaucoup auraient dit : “Trop tard, trop vieux, trop de boulot.” Mais Guido, ce jour-là, se dit exactement l’inverse.
Devant le portail qui grinçait, il murmura presque pour lui-même :
“C’est là que je redémarre. C’est ici que je vais foutre un bordel magnifique : un havre de paix.”
Et il se mit au travail.
Pas un travail à la pelle, façon “je dois”. Non. Un travail à la vie, façon “j’ai envie”.
Il planta des arbres fruitiers, un par un, comme s’il replantait des années perdues. Des pommiers, des pêchers, des figuiers — chacun d’eux devenait une promesse. Un potager prenait forme. Des rangées de tomates, de courges, de fraises. Ça sentait la terre, la pluie, l’effort. Et ça sentait surtout la liberté retrouvée.
Les journées s’écoulaient entre le bricolage, les réparations et les projets fous. Guido construisit une cabane à outils, puis un coin pour lire, puis une table en bois brut pour écrire. Parce que oui, écrire, c’était le deuxième défi.
Dans une pièce du rez-de-chaussée, il installa un bureau. Il y posa un vieux PC, des carnets, et surtout, une pile de classeurs remplis de notes qu’il accumulait depuis 1984. Des idées, des méthodes, des morceaux de sagesse arrachés à des années de vie, de boulot, de galères.
Guido se lança dans un truc de dingue : transformer ce foutoir de savoir en livres, en guides pratiques, en outils pour les autres. Parce que ce n’était pas juste “sa retraite”. C’était l’heure de transmettre. L’heure de dire au monde : “Voilà ce que j’ai appris, voilà ce qui peut servir, voilà comment on se réinvente.”
Un jour, un voisin lui lança :
“Mais Guido, à ton âge, c’est pas risqué de tout rebâtir comme ça ? De croire encore à ces projets-là ?”
Guido esquissa un sourire, en essuyant ses mains couvertes de terre :
“Ce qui est risqué, c’est de mourir avant l’heure. Moi, je préfère crever en plein mouvement.”
Et la maison, lentement, devint vivante. Les murs s’ouvraient à la lumière. Les arbres prenaient racine. Le potager débordait. Et dans la pièce du fond, un premier manuscrit venait de s’écrire : Les Méthodes Guido — Comment Replanter Sa Vie, Même À 65 Ans.
Moralité
Reprendre, reconstruire, réinventer. Il n’y a pas d’âge pour remettre les mains dans la terre et la tête dans les rêves. La propriété de ses parents, Guido l’a transformée en un havre de paix — mais surtout en un terrain de renaissance. La vraie retraite, c’est d’arrêter de croire que tu peux encore créer. Si tu respires, tu peux. Alors plante un arbre, écris une page, reconstruis une pièce. Et surtout, fais-le comme Guido : avec des mains sales et un cœur en vie.
Parce qu’à 65 ans, le vrai défi, c’est pas de s’asseoir. C’est de dire “oui” à chaque foutu matin.

