📝 Lettre d’un ancien à un(e) jeune –
Mon cher (ou ma chère),
Tu me regardes peut-être avec mes cheveux blancs, mes rides, mes silences… et tu te dis que la jeunesse, c’était mieux.
Tu crois que c’est triste de vieillir. Que c’est perdre la beauté, l’élan, l’intensité.
Mais laisse-moi te dire une chose étrange, presque choquante :
Je suis plus heureux aujourd’hui qu’à ton âge. Et je ne suis pas le seul.
Je vais t’expliquer pourquoi.
Quand on est jeune, on veut tout, tout de suite.
On court après les rêves, l’amour, la réussite, les likes, les réponses.
On a peur de rater sa vie. On se compare. On doute sans arrêt.
Moi aussi, j’ai couru. Moi aussi, j’ai douté.
Mais aujourd’hui, je ne cours plus.
Et ce n’est pas parce que je suis fatigué.
C’est parce que j’ai compris que beaucoup de choses que je cherchais…
ne m’étaient pas essentielles.
Vieillir, c’est devenir léger.
Pas parce qu’on oublie. Mais parce qu’on sélectionne.
On sait ce qui vaut la peine.
On ne gaspille plus son énergie à prouver quoi que ce soit.
Tu sais pourquoi les vieux sourient davantage dans les silences ?
Parce qu’ils ont appris que le bonheur ne crie pas.
Il se glisse dans les petits moments :
un café chaud, une conversation vraie, une promenade sans but.
Le bonheur discret est plus profond que l’euphorie bruyante.
Les vieux sont plus heureux parce qu’ils ont traversé.
Ils savent que tout passe.
La peine passe. L’angoisse passe. Même les grandes douleurs finissent par s’adoucir.
Avec le temps, on cesse de paniquer à chaque épreuve.
On respire. On fait confiance à la vie.
On devient plus doux avec soi-même.
Et puis, surtout…
Les vieux savent qu’ils n’ont plus besoin de tout posséder.
Ils savent que moins, c’est parfois plus.
Moins de bruit, plus de paix.
Moins de monde, plus de profondeur.
Moins d’ego, plus d’amour.
Je ne suis pas plus heureux parce que j’ai tout réussi.
Je suis plus heureux parce que j’ai arrêté de me battre contre moi-même.
Alors à toi, je veux dire ceci :
La jeunesse est belle, mais elle n’est pas la seule saison du bonheur.
Le calme vient après la tempête.
Et il est d’une douceur que tu ne peux pas encore imaginer.
Mais tu la connaîtras.
Et tu comprendras, un jour, pourquoi les vieux sourient sans raison.
Avec tendresse,
Un vieil homme heureux — parce qu’il n’a plus besoin d’avoir raison.
- Guido SAVERIO
- vivre avec guido