Lettre à toi, qui traverses une tempête
Mon jeune ami,
Je sens que tu traverses quelque chose de lourd. Je ne connais pas tous les détails, mais je n’ai pas besoin de les connaître pour te dire ceci : je suis passé par là. Pas exactement le même chemin, non. Mais j’ai connu l’épuisement de l’âme, la colère rentrée, le cœur en miettes, et ces nuits où l’on regarde le plafond sans trouver la moindre raison de se lever le lendemain.
Tu crois peut-être que tu es seul. Tu ne l’es pas.
La douleur te murmure que tu n’es pas assez fort. Ne l’écoute pas. La douleur ment. Tu es en train de devenir plus fort, justement. Pas dans les cris, ni dans les coups d’éclat, mais dans cette résistance silencieuse que tu opposes au découragement, jour après jour.
Je vais te dire ce que j’aurais aimé entendre à ton âge : ça va passer. Tu ne me croiras peut-être pas maintenant, mais un jour, ce que tu vis aujourd’hui ne sera plus qu’un souvenir. Et tu verras en toi une personne plus solide, plus vraie, plus vivante.
Tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses maintenant. Tu as juste besoin de tenir aujourd’hui. Puis demain. Puis encore un jour. La vie n’est pas une ligne droite. C’est un long fleuve qui traverse des eaux troubles, mais qui, un jour ou l’autre, retrouve la lumière.
Si tu n’en peux plus, parle. À un ami, à un inconnu, à un cahier, peu importe. Mais ne garde pas tout enfermé. La douleur que tu exprimes est déjà une douleur qui commence à guérir.
Et surtout, n’aie pas honte d’avoir mal. Avoir mal, c’est sentir. Sentir, c’est être en vie. Et être en vie, c’est déjà une victoire.
Tu n’as rien à prouver au monde. Sois juste toi. Même abîmé, même en colère, même perdu. C’est déjà assez.
Je te laisse ces quelques mots, non comme une solution, mais comme une main posée sur ton épaule, en silence. Et si un jour tu veux reparler, je serai là.
Avec respect, tendresse, et foi en toi,
Un homme qui a déjà connu la nuit, et qui sait que l’aube revient toujours.