Lettre d’un ancien à un(e) jeune : Sur le temps, les adieux et la vie qui file
Mon cher (ma chère),
En vieillissant, j’ai appris une chose que je n’aurais jamais cru si douloureuse quand j’étais jeune : dire au revoir devient de plus en plus difficile.
Les amis avec qui tu as ri, partagé des rêves, s’éloignent parfois sans prévenir. Certains chemins se croisent puis se perdent, d’autres s’arrêtent tout simplement. Et puis, il y a ceux qui partent pour toujours, laissant un vide que rien ne peut vraiment combler.
Tu regardes la vie, tu sens qu’elle file à toute vitesse, comme un courant que tu ne peux retenir. Tu voudrais parfois l’arrêter, la retenir juste un instant, pour apprécier encore un peu, pour dire une dernière fois ce que tu n’as pas osé dire.
Avec le temps, j’ai compris que cette rapidité, cette fragilité, c’est ce qui rend la vie précieuse. Chaque instant, chaque sourire, chaque rencontre est un cadeau unique. Et c’est pour cela qu’il faut apprendre à aimer profondément, à ne pas garder de rancune, à dire ce qui doit être dit, avant qu’il ne soit trop tard.
Ne te prive jamais d’un “je t’aime”, d’un pardon ou d’un merci. Ce sont ces mots simples qui donnent du sens aux adieux, qui réchauffent les cœurs même quand l’absence est là.
Apprends à vivre avec ce paradoxe : la vie est courte, elle change vite, mais c’est cette urgence qui donne toute sa beauté à chaque jour.
Alors, mon jeune ami, ne perds pas de temps à t’inquiéter pour ce qui s’éloigne. Cherche plutôt à tisser des liens solides, profonds, sincères. Apprends à savourer la présence des tiens, ici et maintenant.
Et surtout, garde en toi cette sagesse : ce n’est pas la durée d’une relation qui compte, mais la qualité de l’amour qu’elle porte.
Avec toute ma tendresse,
Un ancien qui a appris à dire au revoir, mais jamais à oublier.
- Guido SAVERIO
- vivre avec guido