En mémoire d’un ami irremplaçable

Lettre d’un ancien à un(e) jeune – En mémoire d’un ami irremplaçable

Mon cher (ou ma chère),

Je t’écris aujourd’hui avec un cœur à la fois reconnaissant et un peu mélancolique. Tu m’as demandé un conseil sur les épreuves de la vie… et je ne peux y répondre sans te parler d’un homme qui, à sa manière, m’a appris à traverser les tempêtes : mon ami André.

André, ce n’était pas le genre d’ami à faire grand bruit. Ce n’était pas celui qui te promet monts et merveilles. Non. Lui, il était là. Juste là. Dans le silence d’une attente à l’hôpital, dans un canapé usé quand je n’avais plus d’appartement, dans une poignée de main franche quand je doutais de tout. Il ne posait pas beaucoup de questions, mais il savait toujours quand j’avais besoin d’une soupe chaude… ou d’un coup de pied au derrière.

Tu sais, dans les moments les plus durs — quand j’ai perdu mon travail, quand mon mariage s’effondrait, quand je n’avais plus confiance en moi — c’est sa présence discrète qui m’a tenu debout. Pas ses mots, pas des grandes phrases… juste cette façon de rester, quand tant d’autres s’en allaient.

André m’a appris que le vrai soutien, ce n’est pas forcément de parler. C’est de rester là quand tout s’écroule. De ne pas avoir peur de ton silence. De t’aimer même quand tu ne rayonnes plus.

Il est parti il y a quelques années. Doucement, comme il a toujours vécu. Mais je te jure, pas une semaine ne passe sans que je pense à lui. Et pas un jour ne passe sans que j’essaie, à mon tour, d’être « un André » pour quelqu’un d’autre.

Alors voilà mon conseil : dans ta vie, il y aura des gens qui brilleront fort, comme des étoiles filantes. Mais si tu croises un(e) ami(e) qui reste quand tu tombes, qui t’écoute sans juger, qui te parle vrai quand il faut… alors garde-le. Protège ce lien. Dis merci pendant qu’il est encore temps. Et un jour, sois ce genre d’ami pour quelqu’un d’autre.

Car la vraie richesse d’une vie, ce ne sont ni les titres, ni les trophées, ni l’argent. Ce sont les liens solides que rien n’efface. André n’était pas célèbre. Mais il a été un pilier dans ma vie. Et ça, crois-moi, c’est une forme d’éternité.

Avec toute mon affection,
Un vieux cœur qui n’oublie pas.

  • Guido SAVERIO
  • vivre avec guido