« Dès que tu deviens parent, la vie ne tourne plus autour de toi. »

Lettre d’un ancien à un(e) jeune parent(e)

« Dès que tu deviens parent, la vie ne tourne plus autour de toi. »

Mon enfant,

Il y a un moment dans la vie qui change tout, profondément, silencieusement, irréversiblement. Ce moment, c’est celui où tu deviens parent.

Ce n’est pas un simple événement.
C’est un basculement intérieur.
Tu n’es plus seulement toi. Tu deviens l’abri, le guide, le repère d’un être fragile qui te regarde comme si tu étais le monde entier.

À partir de là, quelque chose se tait en toi… et autre chose s’éveille.
Tes priorités changent.
Tes besoins passent après.
Ton confort devient secondaire.
Et ton enfant passe avant tout. Toujours.

Tu ne manges plus quand tu as faim, mais quand il/elle dort.
Tu ne dors plus quand tu es fatigué(e), mais quand tu peux.
Tu ne vis plus juste pour toi — tu vis pour protéger, élever, aimer.
Et curieusement, ce « sacrifice » ne ressemble pas à une perte.
C’est un amour si grand qu’il redéfinit ton identité.

Être parent, ce n’est pas être parfait.
C’est être présent.
C’est faire de son mieux, chaque jour, même fatigué(e), même dépassé(e).
C’est parfois douter, souvent culpabiliser, mais toujours continuer à aimer.

Ton enfant ne te demande pas d’être un héros.
Il/elle te demande d’être là.
Vraiment là.

Alors si tu sens que tu t’effaces un peu depuis que tu es parent, ne t’en inquiète pas.
Tu ne t’effaces pas.
Tu t’agrandis.
Ton cœur s’est élargi pour inclure un autre cœur. Et ça, c’est la plus belle preuve de maturité que la vie puisse offrir.

Prends soin de toi aussi, autant que tu peux.
Parce qu’un enfant n’a pas besoin d’un parent parfait…
Juste d’un parent aimant, vivant, debout.

Avec toute mon affection et mon respect,

Un ancien qui a appris que l’amour commence vraiment le jour où l’on vit pour quelqu’un d’autre.

  • Guido SAVERIO
  • vivre avec guido