« Ton corps se souviendra. »

Lettre d’un ancien à un(e) jeune

Mon cher (ou ma chère),

Tu as vingt ans, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins.
Ton énergie est là, pleine, débordante. Ton corps te porte sans effort, tu dors peu, tu manges vite, tu bois parfois trop, et tu t’en sors quand même. Tu crois que ça durera.

Je ne te dis pas ça pour te faire la morale, ni pour casser ton élan. Vivre à fond, c’est normal à ton âge. C’est même vital.
Mais écoute-moi bien, juste une minute : ce que tu fais à 20 ans, ton corps s’en souviendra à 40.

Il se souviendra des nuits sans sommeil répétées, des excès d’alcool avalés comme des preuves d’insouciance.
Il se souviendra du sucre avalé en vitesse, du stress ignoré, des blessures non soignées, des pauses jamais prises.

Et un jour, ce corps que tu crois indestructible te rappellera doucement — ou brutalement — que tu n’es pas une machine.

Il te demandera ce que tu as fait de lui.
Il te dira : « J’ai tout encaissé, mais maintenant… j’ai besoin que tu prennes soin de moi. »

Alors, je ne te dis pas d’arrêter de vivre.
Je te dis d’apprendre à aimer ton corps pendant qu’il est encore silencieux.

Apprends à l’écouter avant qu’il ne crie.
Fais du sport, mais pas pour plaire — pour respirer.
Mange bien, pas pour avoir un “beau corps”, mais pour avoir de l’énergie demain.
Dors, non pas parce que tu es fatigué, mais parce que tu veux durer.
Et calme-toi parfois, pas pour être sage, mais pour rester libre.

La vraie liberté, ce n’est pas de faire n’importe quoi.
C’est de pouvoir encore tout faire… longtemps.

À vingt ans, tu vis pour aujourd’hui.
À quarante, tu récolteras ce que tu as semé sans le savoir.

Alors vis fort, oui. Mais vis juste.

Avec tendresse,
Un ancien qui aurait aimé recevoir cette lettre plus tôt.

  • Guido SAVERIO
  • vivre avec guido