Lettre d’un ancien à un(e) jeune
Mon cher (ou ma chère),
Je n’ai pas toutes les réponses. Je ne suis ni un sage absolu, ni un modèle parfait. J’ai eu mes erreurs, mes fuites, mes silences, mes colères mal placées. Alors non, je ne suis pas là pour te juger.
Mais j’ai appris. Par la vie, plus que par les livres.
Et aujourd’hui, je te tends ce que d’autres m’ont tendu avant : une parole honnête, pas pour te corriger, mais pour t’éclairer.
Je sais que tu veux aller vite, comprendre tout, réussir tout, aimer fort et ne jamais tomber. J’ai voulu pareil.
Mais la vérité, c’est que tu vas tomber. Plusieurs fois.
Et ce n’est pas grave. Ce n’est pas l’échec qui te définit, c’est ce que tu décides de faire après.
On m’a appris que la vraie force, ce n’est pas de tout contrôler.
C’est de rester debout quand plus rien ne va,
de continuer à aimer même quand ça fait mal,
et de rester vrai(e) dans un monde qui te pousse à jouer un rôle.
On m’a appris que le silence est parfois plus sage que mille arguments.
Que la colère mal dirigée abîme plus souvent le cœur que la situation.
Et que la paix, la vraie, commence quand on arrête de vouloir prouver.
Tu n’es pas obligé(e) de tout accepter.
Mais écoute. Réfléchis. Garde ce qui te parle.
Et jette le reste si ça ne résonne pas.
Je n’ai pas vécu à ton époque. Le monde change.
Mais le cœur humain, lui, reste fait des mêmes douleurs et des mêmes besoins : être compris, être aimé, être libre sans être seul(e).
Alors retiens juste ceci :
Je ne te parle pas pour te juger.
Je te parle parce qu’un jour, quelqu’un m’a parlé, et m’a aidé à me relever.
Et aujourd’hui, c’est à mon tour de te tendre la main.
Avec bienveillance,
Un ancien qui se souvient de sa propre jeunesse.