Lettre d’un ancien à la jeunesse d’aujourd’hui

“À mon époque, on n’avait pas le choix. Mais on avait des repères.”

Mon garçon, ma fille,

Je te parle avec les mots d’un homme de 65 ans, qui a grandi dans un autre monde. Un monde où le respect était la base, pas une option. Où on regardait ses parents dans les yeux, et on se levait quand un ancien entrait dans la pièce.

Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout ça se perd un peu. Le respect, la politesse, l’envie de faire des efforts… Ce n’est pas un reproche, c’est un constat. Et je ne dis pas que “c’était mieux avant”, non. Mais c’était différent.

À mon époque, on n’avait pas mille choix. Il y avait deux routes : l’école ou le travail. Et parfois, pas les deux. Tu travaillais dur, tu tenais bon, et tu ne te plaignais pas trop. Les parents étaient stricts. La ceinture parlait plus que les mots. Est-ce que c’était bien ? Pas toujours. Mais ça nous formait. On écoutait. On obéissait. On n’avait pas tout, mais on respectait tout ce qu’on avait.

Aujourd’hui, je vois des jeunes brillants, pleins de talents, mais souvent perdus. Pas par bêtise — par excès de bruit, de choix, de pression. Vous vivez dans un monde rapide, instable, connecté à tout sauf à l’essentiel : le respect de soi, des autres, et de l’effort.

Le travail, ce n’est pas une punition. C’est une façon de construire ta dignité. Même s’il est dur, même s’il n’est pas toujours juste. Quand tu travailles, tu te construis, tu apprends, tu grandis. Le confort vient après, pas avant.

Et le respect, lui, commence par les mots. Par le ton. Par l’écoute. Par la manière dont tu parles à ta mère, à ton père, à ton prof, à un inconnu. Tu n’as pas besoin d’aimer tout le monde, mais respecte tout le monde. Parce que c’est comme ça que tu te fais respecter aussi.

Je ne te demande pas de vivre comme moi. Ce serait absurde. Ton époque est la tienne. Tu dois en faire quelque chose de grand.

Mais je te tends ces quelques repères, comme un bâton qu’on passe pour la suite du chemin :
– Ne cherche pas la facilité, cherche la solidité.
– N’oublie pas que la liberté sans discipline mène au vide.
– Et souviens-toi que le respect, une fois perdu, est long à regagner.

Je ne suis pas là pour te juger. Juste pour te dire ceci :
Tu es capable. Mais tu devras le prouver à toi-même. Pas aux autres. À toi.

Avec toute ma sincérité,

Un ancien qui croit encore en la jeunesse.

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