🌿 « Plus les annĂ©es passent, moins j’ai d’amis. »

Lettre d’un ancien à une ñme plus jeune

Mon/ma cher(e),

Tu m’as confiĂ© un jour cette phrase, toute simple mais lourde de sens :
« Plus les annĂ©es passent, moins j’ai d’amis. »

Et j’ai senti, derriĂšre tes mots, une petite tristesse
 Peut-ĂȘtre un peu d’inquiĂ©tude aussi. Alors permets-moi de t’écrire ce que j’aurais aimĂ© entendre Ă  ton Ăąge.

Oui, c’est vrai. Avec les annĂ©es, le cercle se resserre. Les Ă©clats de rire Ă  dix deviennent des conversations Ă  deux. Les visages familiers s’éloignent, les liens se distendent, parfois sans conflit, juste parce que la vie suit son cours.

Mais Ă©coute bien ceci : ce n’est pas forcĂ©ment une perte. C’est un tri naturel.
Un tri que la vie fait, parfois avec dĂ©licatesse, parfois avec brutalitĂ©. Et dans ce tri, elle laisse ce qui compte : les vrais. Ceux qui restent quand le reste s’efface.

Il ne faut pas confondre la quantitĂ© avec la soliditĂ©. Tu peux ĂȘtre entourĂ© de vingt personnes et te sentir seul
 ou n’en avoir que deux et te sentir portĂ©(e), compris(e), aimĂ©(e).

Tu sais, avec l’ñge, on devient plus exigeant, mais aussi plus vrai. On supporte moins les faux-semblants, les amitiĂ©s d’intĂ©rĂȘt ou de circonstance. On cherche moins Ă  plaire, plus Ă  ĂȘtre. Et ça, ça fait un tri, oui. Mais quel beau tri.

Tu vas peut-ĂȘtre perdre des amis en chemin. Mais tu vas gagner en profondeur. Les silences deviennent aussi importants que les paroles. L’authenticitĂ© remplace le bruit. Et tu dĂ©couvriras, un jour, que mĂȘme un seul ami sincĂšre peut suffire Ă  t’éclairer dans les pires tĂ©nĂšbres.

Alors ne te désole pas trop si ton cercle diminue. Ne cours pas aprÚs ceux qui sont partis.
Honore ceux qui restent. Et surtout, sois ton propre alliĂ©. L’amitiĂ© que tu entretiens avec toi-mĂȘme te servira bien plus souvent que tu ne le crois.

Avec toute ma tendresse et mon expĂ©rience d’homme qui a vu les saisons passer,
Je t’écris cette lettre comme un banc tranquille au bord du chemin. Tu peux t’y asseoir chaque fois que tu doutes.

Je suis lĂ ,
Ton vieil ami.

  • Guido SAVERIO
  • vivre avec guido